jeudi 22 mars 2012

2.12 LE PINGOUIN (Eagle Plain)




EAGLE PLAIN.
C'est une île d'hommes au milieu de la Terre, alors à première vue on peut bien se demander ce qu'ils foutent là. Le Vide réside à EAGLE PLAIN, alors quand on crie, c'est l'écho qui répond pond pond.
EAGLE PLAIN, c'est là où Mick s'arrête pour grailler. Le pingouin sort aussi parce que grailler c'est contagieux et se transmet d'estomac en estomac. Il suffit qu'un imbécile crie J'AI LA DALLE pour que les autres aient la dalle aussi. Un peu comme tout, en fin de compte. Il y a beaucoup de vent. Sur le panneau d'entrée, il est inscrit EAGLE PLAIN 12 PEOPLE LIVING HERE. 12 gars ont planté leur drapeau sur cette colline couverte d'arbres piquants.
A l'intérieur de la bâtisse principale, c'est de la moquette, c'est tout cosy cosy, il n'y a que le son lointain d'un bout de civilisation qui résonne. A la salle d'entrée, il y a 4 portes qui mènent chacune dans une aile. A droite d'abord, c'est celle des chiottes (là où Mick accoure en ouvrant sa braguette, en fait il avait envie de chier), dedans il n'y a que l'écho des hommes qui chient. La deuxième, elle donne sur le bar. Ambiance sombre, il y a des loupiottes en fin de vie, des silhouettes qui ont l'air d'être accoudées au comptoir. L'autre porte, ça donne sur le restaurant, et apparemment c'est l'heure de la bouffe parce qu'il y a plein de monde.
Le gros nez collé au bar, c'est Stan. C'est le gars qui dit s'il y a de la job ou pas. C'est le gars qui boit des verres gratuitement. C'est le gars qui décide, qui parle, qui rote, qui envoie bouler le pingouin sans même se demander ce qu'il avait dans le ventre. Il y a le vieille, là, avec sa bouche carrée, son menton carré, son nez carré, tout la gueule au carré. Même pas foutue d'écarteler un sourire. Mike l'avait prévenu, c'est sa femme avec la robe à fleurs, des fleurs qui ne poussent même pas par ici. Elle vend des t-shirts, des boussoles, des spray anti-MOUSQUITOSSS. C'EST PAS LES OURS QU'IL FAUT CRAINDRE, PINGOUIN, MAIS LES MOUSQUITOSSS! ILS TE BOUFFERAINT EN MOINS DE DEUX, SURTOUT LES PIAFS COMME TOI (c'était Mike en conduisant quelques heures plutôt qui disait ça, le pingouin s'en souvient maintenant alors il a sorti des papiiir-money pour s'en procurer un). Mike invite le piaf à une table. Il faut grailler.   Le repas est dégueulasse et l'iceberg de son verre était fondu.

2 commentaires:

  1. ALORS euh PUTAIN C'EST CHOUETTE ça fait plaisir BORDEL C'EST COOL
    carrément "le repas est dégueulasse et l'iceberg de son verre était fondu"

    RépondreSupprimer
  2. C'est du bon, et je vois que tu n'as pas changé la tournure, l'intention de ton Pinguouin. Le fond est cohérent avec la forme je trouve. On manie le cliché avec une certaine délicatesse. On fait des métaphores qui sale un peu la lecture. On se laisse planer, transporter. Ça sonne bien, ça swingue même un peu. Mais toujours cette même foutue absence d'intrigue, comme dans "On the road"... ça tombe bien, tiens.

    RépondreSupprimer