jeudi 29 décembre 2011

1.24 Tatatatatatatatata!

JE? se balance en musique, comme dans la guerre avec ses mitraillettes et coups de baïonnettes.

lundi 26 décembre 2011

1.23 inch Allah

JE? au pied du mur des lamentions, croit en la laïcité du Monde.

2.4 LE PINGOUIN (partie 3)



Évasif, sur le carrelage de la gare centrale, le pingouin somnole et ne voit plus ses yeux se fermer. Il cherche une minute de répit, il ne veut plus battre de l'aile, il veut hiberner un moment. Les carrelages sont froids mais il y a cette musique baroque qui lui rappelle LA-BAS, avec toute les splendeurs des cathédrales, toute la merveille des ciels couverts, tous les échos qui prennent au cœur qui font se sentir bene bene. Le pingouin se souvient, et il est bien. La musique classique lui rentre par le bec (un pingouin n'a pas d'oreille ni d'orifice autre que le bout du bec). Il chante avec les yeux d'un cochon d'Inde en plein extase.
Y a un gars qui marche comme un singe, les bras touchent presque le sol. Et ses genoux! CE NE SONT PAS DES GENOUX MAIS DE LA GELATINE! Regardez comme il se balance, comme il danse, comme il se pavane sur la piste, et il avance vers le pingouin.
HI MAN, DO YOU A DOLLA' FO' A KOFFY? Claquement de bec, le pingouin sursaute et ça fait DING DING dans sa pocket. Elle est pleine de love. Alors il se lève tant bien que mal (ce n'est pas évident pour un pingouin de se lever) et il se met à marcher vers le Koffy Cosy de la gare sans rien dire. Le singe le suit.
« Sanksss mec! Je dois t'avouer que des pingouins comme toi, on n'en voit pas à tous les coins de rue. Je dirais même j'en avais jamais vu avant. C'est plutôt balèze, l'air de rien. Tu fais quoi comme ça par ici? On ne t'a pas dit que c'était dangereux pour un blanc bec comme toi de se la ramener si tu n'as pas de quoi hiberner. Je prendrai bien un grand café, celui-là, là. Un café pour me remplir les sinus et reprendre le courant tranquillou pour la journée, un One-Man-Shot comme je les appelle. J'ai besoin de mon One-Man-Shot et je roule toute la journée. Tu ne m'as pas répondu, tu fais quoi par ici? Tu changes d'air? Ici tout le monde veut changer d'air alors je ne comprends pas ceux qui s'amènent ici sous prétexte de le changer, c'est mieux ailleurs. C'est comme un rat qui se mord la queue, hein? Hahahaha (rire d'édenté, il n'apparaît qu'un chicos) T'aimes les rats?.. Tu prends un café aussi? Tu as intérêt si tu ne veux pas crever dans cette ville. Les cadavres, on n'aime pas ça ici. Il y a des bennes à ordures pour ça. Oui oui, ils te foutent dans une benne, tu as bien entendu. T'es pas venu pour ça? Raconte moi tout un peu. »
Le pingouin goûte au Koffy. C'est pas cracra dans le fond, ça le tient au chaud.
« Ok mec, si tu ne veux pas me le dire ce n'est pas mon problème, c'est pas le plus important hé? Tu es là et c'est ce qui compte. Je viens de finir mon Koffy, tu veux bien m'en payer un autre? Merci. T'es plutôt chouette pour un piaf mou du bec. Un autre singe de la gang n'aurait pas dédaigné lever le petit doigt comme ça (un pingouin n'a pas de doigt, soit dit en passant). Surtout pour un Koffy Cosy, et pourtant tu sais maintenant que j'en ai besoin, de ma dose de Koffy. T'as d'la chance d'être tomber sur moi, parce qu'avec ta gueule, t'es vite repéré. Tout le monde te vois pour un pigeon. Mais t'as de la chance mon pingouin, moi je ne suis pas comme ça, je t'ai reconnu tout de suite, tu m'as fait PAF dans l'œil. Je sens qu'on va bien s'entendre. »
Le pingouin se met à le regarder. Ses cheveux sont partout partout sur la tête, on se demande comment qu'il peut entendre. Il ne porte qu'un pantalon, un LEVIS tout écrevisse. Et même pas de godasses, comment qu'il fait pour marcher le singe? Ses mains touchent presque le sol quand il se pavane, il a toujours un doigt collé sur la hanche, serrée à la ceinture.
« T'as pas de sac? Tu as quoi comme STUFF? Juste un bec cloué et une paire de godasses? »
Le Pingouin a des morceaux du Snake collés à la semelle. Comme des bribes de lumières, des collants de soleil, collés aux souvenirs. La langue de sa semelle ressemble à toutes la route belle (ou cruelle). Elle porte les stigmates des grandes voies, des Gulf Stream du Vieux Monde. Il possède tous les courants de la marche, tous les grands carrefours de fous furieux qui n'en finissent pas de voir carrefourer les grands espaces. Le pingouin a le bec qui incurve: il sourit.

jeudi 22 décembre 2011

1.22 Ostie!

JE? se prend pour un boulanger qui se prend pour Jésus. Mais Jésus ne veut pas.

mercredi 21 décembre 2011

1.21 Volutes

JE?  s'est tronché la gueule à coup de cigares. JE? n'a plus que des volutes comme des nuages pour voix. JE? vous parle de rêves (biens sûr).

mardi 20 décembre 2011

lundi 19 décembre 2011

1.18 Quoi quoi quoi!

JE? griffonne les visages des journaux pour ne plus être vu quand JE? lit.


dimanche 18 décembre 2011

2.3 LE PINGOUIN (partie 3)




New-York-Plastic-City.
Les Yellow box cousent les rues entre elles. Les icebergs se sont collés à la terre, ils recouvrent la surface et ils ne lâchent rien. Il en a plu des bouts et maintenant ils colonisent la place.
Le pingouin a le bec cloué.
On a le WELCOME BROTHER! la voix d'un gyrophare humain qui déambule des bras partout partout autour de son corps. Il se dépeigne la tête en parlant. Le pingouin passe le pas, l'autre lui colle de l'aile. TU CROIS QUE TU VAS OU COMME CA? QUE TU VAS TE LA COULER DOUCE, QUE LES ICEBERGS CAJOLENT ET CALMENT LES ESPRITS. NAN MEC! NEW-YORK-PLASTIC-CITY TE PRENDRA A LA GORGE. Sa concubine l'avait crissé de sa porte pour avoir trop dépeigné ses cheveux en parlant. Y A PAS D'ENDROIT OU HIBERNER, T'ENTENDS L'OISEAU? Le pingouin commence à avoir mal aux oreilles. Elles commencent à saigner. C'est trop fort.
Il marche. Il prolonge un bout de snake devenu plastique, brillant, robuste, puissant. Et ça, ça lui fait peur au pingouin, ça l'attire comme une mouche à merde sur un tas de fumier, il faut aller voir un peu plus loin. Le pingouin marche à la verticale contre les murs, la tête lui tourne drôlement.

Il s'arrête dans un bar-truc, dans un faux pays de ritals abusés à coup d'accordéons et de pitt-bull mignons gnons. Il veut un glaçon dans son verre, et qu'importe la quantité de liquide il lui faut un glaçon comme un iceberg en éruption. Il a besoin de garder la tête froide. Il glougloute comme une oie puis s'éclipse derrière son whisky glass. Au milieu de la scène, le pit-bull retire ses lunettes de soleil et se tape une caresse de la trop bonne mama qu sortait tout droit de la cuisine. Il était heureux. Il regarde le pingouin qui regarde la mama, et donne la patte. Dans le fond, le juke-box dégueule tout son jus de jazz, du son rétro, des ondes d'antan. Frank Sinitra est sinistre.
Les pin-up cinquantenaires sont défraichies sur la tapisserie, elles tournent au has-been. Les pin-up sont has-been mais le pingouin les trouve chouettes. C'EST D'LA BOMBE BEBE!
Des gens entrent et la porte clignote avec des gyrophares, des gens sortent pour allumer un feu à leur clope, pour se croire incendiaire, pour se croire suicidaires, pour satisfaire des envies: raviver une flamme ou éteindre un brasier dans la tête.

Le pingouin est tout ouï, ne refuse rien. Il croise l'oeil d'un gros gras affalé au fin fond du comptoir. Un chic type avec un sourire tatoué sur le front, on peut dire qu'il avait poussé sur la chaise haute tellement que ses couches de graisse se confondaient à la chaise haute. Le pingouin se pointa à ses côtés car le pingouin aime bien coller ceux qui n'ont rien à voir au tableau. Il ne parlait pas avec ses mains, il ne chantait pas, il ne regardait pas le pittbull qui regardait la Mama qui se faisait matter par le reste du monde. Il était hors sujet, un sale bug.

samedi 17 décembre 2011

1.17 Chapeau!

JE? se perd dans un accent circonflexe (et rêve d'îles pâles brûlées et fantômes).


vendredi 16 décembre 2011

1.16 Tonnes de tocs

JE? est autochtone à force de pâlir son ombre à chaque place. JE? est atone.


jeudi 15 décembre 2011

1.15 Comme le dos d'une cuillère

JE? marche dans les grands espaces et s'y perd comme une cenne noire au fond d'une fontaine.


mercredi 14 décembre 2011

1.14 AUTBAHN

JE? bouscule les axes autoroutiers. La transcanadienne participe au déclin du Français sans accent ni syntaxe.



dimanche 11 décembre 2011

2.2 LE PINGOUIN (2eme partie)



Première tangente de la grande coulante: une caisse décrépie qui stoppe en crissant des pneus, en manquant de faire un accident rouli-bouli. On a vu, les feux de derrière sont rouges. C'est un black gloupi-gloupa qui tient le volant, des centaines de livres bien tassés sur le siège, il a deux mains qui sortent de son corps pour tenir la barre. Une casquette de Gavroche sur le crâne. Et c'est tout.
Comme le pingouin cligne des yeux à force de se battre contre le vent et la neige, il a dit OUI OUI OUI tout de suite, s'embarque dans la caisse et claque la porte. Le pingouin est en sécurité.
Le black va là-bas. A New-York-Plastic-City. Il a un très fort accent. Un accent qui se mange la langue. Il raconte qu'il n'est pas d'ici. Il raconte même qu'il vient d'ailleurs, qu'il a fallu traverser les océans et tout et tout. Il raconte qu'il s'est battu avec des lions, qu'il a roulé dans la gadoue, qu'il a bouffé la poussière et que maintenant il conduit une foutue caisse. Ça impressionne toujours les pingouins.
Le paysage est plat, et gris, et monotone.

Quand on arrive enfin sur la ligne, l'endroit où on change de monde, le pays de la liberté pour le pays des feuilles d'érable (le pingouin rêvait de ses étoiles et tout le bleu qu'on voit partout partout), il y a ce grand panneau qui casse l'horizon. Il y a une bosse: WELCOME TO THE UNITED STATES OF AMERICA-AH-AH-AH.
On est tiré au sort. Le pingouin devient number. On parle dans les hauts-parleurs. C'est lui qu'on vient d'appeler. Check-up et listing de question mark. ??? ??? ??? On dirait l'ami Chuck qui zozotte, c'est à péter de rire mais sur la ligne, sur le bord du précipice qui nous pousse au pays de la Liberté, IL NE FAUT PAS RIRE! (es muss sein!) Le pingouin bat de l'aile. Il se met à péter. Les gaz de son bide ont des allures de madeleine de Proust: une poutine de la Belle Province (du gras dans vot' gras?), des frites en portions cubiques, des hamburgers qui tirent la langue, une pointe de pizza ('stie!) qui indiquait la porte des chiottes et quelques empiffrades pour combler les trous d'air. Ça sentait bon.
Check-up de papieren, check-up de liste noire.
Retour dans la caisse avec le gros black casquetté de la tête.
La coulante est sinueuse. C'est un p'tit Snake. Le pingouin a vu des étoiles comme dans les films, il a trop de lumières dans la tête.

L'Hudson coule comme le Styx la nuit. Il y a des hallos sur la surface, elle pisse des sillons de lumière. Le pingouin tourne la tête à droite, le pingouin tourne la tête à gauche et tout l'horizon se barre à la vertical: New-York-Plastic-City.  
Le pingouin sort de la caisse du black maitre cube, tend un billet vert plein de têtes et de chiffres, et reste petit. Tout petit.

samedi 10 décembre 2011

1.13 Le retour de Soleil?

JE? s'éclipse au Québec, la tête dans la lune, ressemble à un iceberg.


vendredi 9 décembre 2011

1.12 Manchot

JE? veut sortir les mains de ses poches mais JE? n'a pas de poche.


jeudi 8 décembre 2011

mercredi 7 décembre 2011

mardi 6 décembre 2011

1.9 Zozottements

JE? écoute sa dent pousser mais c'est un morceau de glace qui tousse.




lundi 5 décembre 2011

1.8 Tooth paste

JE? s'applique en tube sur les coups de cafards.





dimanche 4 décembre 2011

2.1 LE PINGOUIN (1ere partie)




Il va se taper deux mois de cernes, le pingouin. Il rêve d'une pluie d'avion et d'un jour sans pluie, sans vent, sans nuage comme ça il y verrait plus clair, le pingouin. Faut dire qu'un pingouin, ça ne vole pas, ou très peu, et quand ça vole bas ça s'écrase bien vite et ça s'alimente de toutes les choses qui font voir de belles couleurs. Alors il se casse la gueule contre les murs et se perd, il ne voit plus rien et des envies de case départ lui remonte à travers la gorge BURP!
Ouais, il va se taper deux mois de cernes, le piaf. Dans un pays qui ne connaît plus le jour, où les icebergs sont des géants qui prennent beaucoup de place (et les pingouins, c'est tout petit), un pays qui ressemble au dos d'une cuillère et ça peut provoquer un déséquilibre mental pour le pauvre bestiaux. Il rêve d'Amérique.
Alors il passe la commande, il tapote comme un éreinté sur les touches de son clavier, le pingouin. Et il trouve toutes les combines pour avoir les bons papiers: das papirrrr et tout l'attirail du bon pingouin voyageur. Il sourit sur la photo comme un cochon d'inde. Il a son ticket qui BLOP sur son écran, c'est bon, il est prêt à partir. Demain sera le jour de pluie d'avions. De Paris-Ville-Musée à New-York-Plastic-City, il bat des ailes, il est tout excité.
Mais il fait un détour avant. Un détour par le nord, un peu plus au nord, il commence par là où tout a commencé. Toute l'histoire avec les grands explorateurs, les planteurs de drapeaux de moindres petits cailloux, les Jacques Cartier et autres bateaux de l'histoire de l'autre histoire. Il stoppe au Québec, avec tout ce qui peut avoir de Frenchy et de cosy, car il faut bien faire une halte là où ça ressemble à chez soi (il faut rappeler que le Pingouin ne sait pas voler). Ah qu'est ce qu'on se sent bien dans ce bout de chez soi!... les murs ont une autre couleur mais ce n'est pas mal dans l'fond. C'n'est pas mal. Ça a du cachet. On'n s'ennuie pas. Le pingouin a des repères, il ne panique pas (il y a même un aquarium sur le téléviseur avec deux poissons rouges qui parlent).
Puis c'est le grand G, la grande tangente sur le bord du Snake, avec tout ce qu'il comporte de caisses, d'infrastructures, de glace. On peut facilement se perdre et c'est ce qu'il fait, le Pingouin; il se perd et c'est tant mieux comme ça. On quitte le cosy et le frenchy, et on s'embarque sur un May Flower en plein Décembre. Il tombe des flocons d'icebergs, et ça le Pingouin, il n'aime pas trop.

samedi 3 décembre 2011

1.7 Gouzi-gouzaaa

JE? s'immisce en pochettes dans petite boîte de pills nettes pour shots.


vendredi 2 décembre 2011

1.6 Bleu Vert Rouge

JE? sous couleurs électriques s'extasie et applaudit CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP.


jeudi 1 décembre 2011

1.6 Paysage d'antan

JE? en sépia dans les champs métalliques, mâche de la mort en conserve.

Les maisons étaient abandonnées sur le terres et à cause de cela, les terres étaient abandonnées. Seuls les hangars des tracteurs, les hangars de tôles ondulées, argentés et étincelants, vivaient dans le désert. Et c'est une vie de métal, d'essence et d'huile parmi le scintillement des socs d'acier. Les tracteurs avaient leurs phare allumés, car il n'y a ni jour ni nuit pour un tracteur, et les socs retournent la terre dans les ténèbres et scintillent à la lumière du jour. Et quand un cheval a fini son travail et rentre dans son écurie il reste encore de la vie , de la vitalité. Il reste une respiration et une chaleur, des froissements de sabots dans la paille, des mâchoires broyant le foin, et les oreilles et les yeux sont vivants. Il y a la chaleur de la vie dans une écurie, l'ardeur et l'odeur de la vie. Mais quand le moteur d'un tracteur cesse de tourner, il est aussi mort que le minerai dont il sort. La chaleur le quitte comme la chaleur animale quitte d'un cadavre.

Les raisins de la colère, John Steinbeck.


mercredi 30 novembre 2011

mardi 29 novembre 2011

1-4 Plantation d'hiver


JE? contemple des champs de ruines, ça pousse très bien ces derniers temps en champi-champi.


vendredi 4 novembre 2011

1-3 Coup de moppe

JE? écoute du beat car du beat nettoie. JE? a des jambes qui lui poussent. JE? devient insecte dansant.


mardi 1 novembre 2011

1-2 En attendant

JE? fait du patin sur du bitume pour ne pas s'abîmer la face.




samedi 29 octobre 2011

1.1

JE? est un iceberg qui se bécote comme un canard dans l'arctique.