dimanche 18 décembre 2011

2.3 LE PINGOUIN (partie 3)




New-York-Plastic-City.
Les Yellow box cousent les rues entre elles. Les icebergs se sont collés à la terre, ils recouvrent la surface et ils ne lâchent rien. Il en a plu des bouts et maintenant ils colonisent la place.
Le pingouin a le bec cloué.
On a le WELCOME BROTHER! la voix d'un gyrophare humain qui déambule des bras partout partout autour de son corps. Il se dépeigne la tête en parlant. Le pingouin passe le pas, l'autre lui colle de l'aile. TU CROIS QUE TU VAS OU COMME CA? QUE TU VAS TE LA COULER DOUCE, QUE LES ICEBERGS CAJOLENT ET CALMENT LES ESPRITS. NAN MEC! NEW-YORK-PLASTIC-CITY TE PRENDRA A LA GORGE. Sa concubine l'avait crissé de sa porte pour avoir trop dépeigné ses cheveux en parlant. Y A PAS D'ENDROIT OU HIBERNER, T'ENTENDS L'OISEAU? Le pingouin commence à avoir mal aux oreilles. Elles commencent à saigner. C'est trop fort.
Il marche. Il prolonge un bout de snake devenu plastique, brillant, robuste, puissant. Et ça, ça lui fait peur au pingouin, ça l'attire comme une mouche à merde sur un tas de fumier, il faut aller voir un peu plus loin. Le pingouin marche à la verticale contre les murs, la tête lui tourne drôlement.

Il s'arrête dans un bar-truc, dans un faux pays de ritals abusés à coup d'accordéons et de pitt-bull mignons gnons. Il veut un glaçon dans son verre, et qu'importe la quantité de liquide il lui faut un glaçon comme un iceberg en éruption. Il a besoin de garder la tête froide. Il glougloute comme une oie puis s'éclipse derrière son whisky glass. Au milieu de la scène, le pit-bull retire ses lunettes de soleil et se tape une caresse de la trop bonne mama qu sortait tout droit de la cuisine. Il était heureux. Il regarde le pingouin qui regarde la mama, et donne la patte. Dans le fond, le juke-box dégueule tout son jus de jazz, du son rétro, des ondes d'antan. Frank Sinitra est sinistre.
Les pin-up cinquantenaires sont défraichies sur la tapisserie, elles tournent au has-been. Les pin-up sont has-been mais le pingouin les trouve chouettes. C'EST D'LA BOMBE BEBE!
Des gens entrent et la porte clignote avec des gyrophares, des gens sortent pour allumer un feu à leur clope, pour se croire incendiaire, pour se croire suicidaires, pour satisfaire des envies: raviver une flamme ou éteindre un brasier dans la tête.

Le pingouin est tout ouï, ne refuse rien. Il croise l'oeil d'un gros gras affalé au fin fond du comptoir. Un chic type avec un sourire tatoué sur le front, on peut dire qu'il avait poussé sur la chaise haute tellement que ses couches de graisse se confondaient à la chaise haute. Le pingouin se pointa à ses côtés car le pingouin aime bien coller ceux qui n'ont rien à voir au tableau. Il ne parlait pas avec ses mains, il ne chantait pas, il ne regardait pas le pittbull qui regardait la Mama qui se faisait matter par le reste du monde. Il était hors sujet, un sale bug.

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