jeudi 1 décembre 2011

1.6 Paysage d'antan

JE? en sépia dans les champs métalliques, mâche de la mort en conserve.

Les maisons étaient abandonnées sur le terres et à cause de cela, les terres étaient abandonnées. Seuls les hangars des tracteurs, les hangars de tôles ondulées, argentés et étincelants, vivaient dans le désert. Et c'est une vie de métal, d'essence et d'huile parmi le scintillement des socs d'acier. Les tracteurs avaient leurs phare allumés, car il n'y a ni jour ni nuit pour un tracteur, et les socs retournent la terre dans les ténèbres et scintillent à la lumière du jour. Et quand un cheval a fini son travail et rentre dans son écurie il reste encore de la vie , de la vitalité. Il reste une respiration et une chaleur, des froissements de sabots dans la paille, des mâchoires broyant le foin, et les oreilles et les yeux sont vivants. Il y a la chaleur de la vie dans une écurie, l'ardeur et l'odeur de la vie. Mais quand le moteur d'un tracteur cesse de tourner, il est aussi mort que le minerai dont il sort. La chaleur le quitte comme la chaleur animale quitte d'un cadavre.

Les raisins de la colère, John Steinbeck.


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